November 1, 2018

Première audience

Atmosphère générale
Le Tribunal était accessible. A l’instar de nombreuses audiences dans le contexte de justice transitionnelle tunisien, celle-ci a été marquée par l’absence de tous les accusés. Dans le cas présent, la plupart des victimes était également absente, certaines pour raison d’éloignement géographique. Il n’y avait pas de microphones dans la salle d’audience ni pour le président de la cour, ni pour les autres parties (avocats, accusés et parties civiles). Certains avocats présents ont proposé à la cour leur aide pour la documentation et l’installation du matériel nécessaire au bon déroulement de l’audience. D’autres s’y sont toutefois opposés, affirmant que ces mesures devaient être prises par l’Etat et par nulle autre personne.

Par ailleurs, les médias étaient présents et libres de filmer et prendre des photos de l’ensemble de la salle d’audience.

Même si aucun incident n’a été constaté au cours de l’audience, force est de constater que celle-ci s’est déroulée dans un climat relativement tendu.

Déroulé de l’audience
Quatorze avocats étaient présents. Cinq ont pris la parole pour clarifier certains points vis-à-vis de la Cour. Les avocats des accusés ont précisé que leurs clients étaient prêts à se présenter devant le Tribunal si les conditions d’un procès équitable étaient garanties. Par ailleurs, les avocats des victimes ont affirmé que l’affaire se déroulait dans le cadre de la justice transitionnelle et que le Tribunal devait absolument ordonner la présence des accusés, au besoin en délivrant des mandats d’arrêts.

L’audience a par ailleurs été marquée par l’une des avocates, Lamia Farhani, qui a informé la Cour qu’elle avait reçu à son bureau une lettre de menace de mort le matin-même de l’audience. Le représentant du parquet a quant à lui demandé le report de l’audience, dans la mesure où certains accusés n’avaient selon lui pas reçu personnellement les invitations à s’y présenter. Il a ajouté que celles-ci devaient non seulement leur être transmises, mais que la cour devait également prescrire les ordres judiciaires nécessaires, y compris les mandats d’arrêts contre les accusés.

D’une manière générale, l’audience s’est déroulée sans incident et le président de la cour s’est montré très attentif aux détails procéduraux et très chaleureux envers les familles des victimes.

Il est à signaler que la parole n’a pas été donnée aux victimes ou aux membres des familles des martyrs qui étaient présents, ce qui peut se comprendre s’agissant d’une première audience.

L’audience a été repoussée à une date ultérieure non précisée.