L’audience de ce jour a eu pour objectif la poursuite de l’audition des témoins et renseignants ainsi que les plaidoiries.
Les témoins à décharge cités par les prévenus ont allégué qu’il n’y avait jamais eu de cas de crime contre l’humanité par meurtre dans l’affaire car l’unique cas de mort évoquée n’était pas lié aux actes des prévenus, la victime étant décédée des suites d’une hernie. Selon eux, son nom a été repris sur la liste des victimes pour les fins de la cause.
Ces mêmes témoins affirment par ailleurs qu’il n’y a pas eu de viol puisque, lors de l’opération de maintien et rétablissement de l’ordre public effectuée par la force mixte à Bosanga suite à laquelle il y a eu ce procès, aucune femme n’a révélé avoir été victime d’un tel crime.
Les parties civiles ont axé leur stratégie sur l’absence de crédibilité des témoins à décharge, invitant la Haute Cour à se référer aux différents procès-verbaux inscrits dans le dossier et dans lesquels ces mêmes témoins affirment le contraire.
Il est à noter que le déroulement de cette audience et du procès en général semble avoir été pré-chronométré, la Cour donnant l’impression d’être liée à un calendrier en dépit du manque de temps des parties pour préparer leurs moyens de défense. Le juge, d’ordinaire très actif (interrogation des victimes et témoins, confrontations si nécessaire et recours aux éléments de preuves du dossier), est apparu très peu entreprenant à ce procès selon les observateurs. Curieusement, même le Ministère public parait jouer le jeu de la Cour en laissant les parties se ‘battre’ entre elles.
A l’issue de la séance d’audition des victimes, témoins et renseignants, la Haute Cour a invité les parties à plaider.
Le Ministère public an ensuite formulé son réquisitoire et reconduit le dispositif de son réquisitoire du premier degré et requis 10 ans de prison ferme.
Les prévenus, par leurs conseils, ont, quant à eux, commencé par présenter les faits et rétroactes puis sollicité à la Haute Cour de :
- Déclarer irrecevables les appels incidents interjetés par le conseil des victimes au motif que ce dernier a interjeté lesdits appels sans disposer des procurations spéciales délivrées par les victimes pour ce faire ;
- Dire recevable mais non fondé l’appel du Ministère public pour absence de motivation et, si la Haute Cour passait outre ces moyens ;
- Dire non établies en fait comme en droit les préventions mises à charge des prévenus et les en acquitter.
La Haute Cour a suspendu la séance puis l’a renvoyée contradictoirement à toutes les parties, à l’audience du lundi 06.05.2019 afin de continuer avec les plaidoiries des parties.