July 5, 2018
Première audience
Atmosphère générale
L’accès à la salle d’audience était contrôlé par deux policiers qui paraissaient très méfiants. Il a été difficile pour la société civile et les médias d’y entrer, et le mot d’ordre semblait d’en limiter leur présence pendant l’audience. Les policiers ont enregistré les noms de ces personnes et ont empêché certains d’entre eux d’entrer.
Dans un premier temps, les policiers ont empêché l’accès de l’observateur ASF, mais après un échange et la remise du courrier envoyé au ministère de la Justice à ce sujet, les policiers l’ont finalement autorisé à entrer dans la salle d’audience moyennant l’obligation de donner son identité et celui de son père, inscrits sur une simple feuille blanche.
Une autre personne (victime dans une autre affaire) a été empêchée de rentrer dans la salle pendant une demi-heure pour motif d’insuffisance de places, alors qu’il y avait amplement de la place dans la salle d’audience.
Les policiers ont harcelé un membre de la société civile en l’empêchant d’entrer avec sa collègue juste parce qu’ « il n’avait pas l’air d’être gentil». Il ressort que les policiers observaient les mouvements des activistes de la société civile et ont essayé de les intimider en demandant pourquoi ils assurent une telle mobilisation.
La salle d’audience était petite et non climatisée, la chaleur était insupportable.
La salle n’était pas équipée d’un système de microphone, ce qui a rendu très difficile la compréhension des paroles des juges.
Les victimes, témoins et inculpés étaient assis tous ensemble sans aucune séparation ni mesures de sécurité. Une victime dans une autre affaire a indiqué avoir reconnu l’un de ses tortionnaires assis juste à ses côtés. Un paravent mal installé était disposé à côté d’une porte secondaire pour former une sorte de zone de protection des témoins.
Au cours de l’audience, la police a continué à exercer une pression sur le public. 3 personnes ont été sorties de la salle par les policiers en raison du fait qu’ils prenaient des photographies. A l’issue de l’audience, et alors que l’observateur se dirigeait vers la sortie de la salle où se trouvait la Présidente du TPI, il a été interpellé en le poussant par un policier lui disant : « L’audience est finie, vous devez partir, votre travail est terminé ».
Déroulé de l’audience
L’audience a commencé avec un retard d’une heure et demi.
Le président de la chambre criminelle n’a pas procédé à la lecture de l’acte d’accusation de l’IVD.
Le juge a appelé les victimes, puis les inculpés pour noter leurs présences.
Les avocats ont demandé d’ajourner l’audience en raison de l’absence des conditions favorables d’une audience et des risques de porter atteinte aux procès équitable. Malgré les réticences du président de la chambre, le Procureur a également demandé le report qui a été accepté.
Le président de la chambre a ensuite décidé d’ajourner l’audience à une date qui devrait être communiquée ultérieurement.
Observations Générales
Le président de la cour a décidé le report de l’audience au 04 Octobre 2018