Rached Jaïdane a mentionné avoir été victime d’une arrestation arbitraire et de torture tout au long de l’enquête supervisée par Ezdine Jnayah, directeur de l’appareil de sûreté d’Etat. Il a décrit l’ensemble des actes de torture qu’il a reçu. Il mentionne qu’il a été accusé d’appartenir au mouvement de la tendance islamique et a été particulièrement interrogé à propos de sa relation avec les islamistes résidents en France, notamment le leader Salah Karkar. Toutes les méthodes de torture auraient été utilisées au siège du ministère et des agents de la présidence de la République y auraient participé.
Il a constaté qu’il y avait des élèves parmi les détenus et a demandé le témoignage des personnes dont Taoufik Rajhi, binôme de cellule, Kamel Roueida et Mohammed Qossi Jaïbi.
Il a répondu par la négative à la question de savoir si il avait subi de la torture de la part d’Abd Rahmène Qasmi, alias Bokassa, auteur présumé de la violation. Il a ajouté qu’il avait entendu ce nom de la bouche de Mohamed Mesdi, un autre détenu qui était pilote d’avion, et que l’accusé Imed Ajmi, ne l’a jamais torturé.
La victime a affirmé qu’il a été conduit, alors qu’il était dans la prison civile du 9 avril de Tunis pendant l’été de 1997, au bureau de Slim Ghniya, lieutenant chargé de certains pavillons de la prison. Il l’aurait humilié et insulté avant de donner des ordres à certains agents pour l’accrocher à l’une des portes de la prison. Ensuite, le nommé Slim Ghniya l’a frappé avec une matraque, lui causant une fracture à la main droite. Il a ajouté qu’on l’a privé du traitement et qu’il s’est fait un plâtre en utilisant un mélange de pain et de dentifrice.
La victime étant épuisé, le président de la Cour a demandé qu’une pause soit faite à 13h30.
A la reprise de l’audience, la victime a déclaré d’avoir été référé devant le juge d’instruction et emmené à la prison 9 avril de Tunis où il aurait été torturé, empêché de prier et privé de communication avec les autres détenus. Il se rappelle qu’on versait de l’eau sur lui pendant le mois de décembre et qu’on le privait de couvertures et de vêtements. Il a indiqué que le directeur de la prison s’appelait Toumi Sghaier et a mentionné qu’on a licencié son frère après qui lui ai rendu visite en prison. Cela dû à un agent de prison en liaison avec de la sûreté de l’Etat nommé Badredine qui a signalé ces visites. Il a ajouté que son père fut un des fondateurs de l’armée tunisienne et qu’il n’a pas pu assister à ses funérailles malgré les efforts du Juge Mohammed Aâmira (juge licencié après la Révolution). La victime a été référée devant le tribunal pour complot contre la sûreté de l’Etat et association de malfaiteurs.
L’affaire a été reportée au 14 mars 2019.