L’audience du 08 mars 2019 a débuté avec l’examen de la requête de Cheka de pouvoir enregistrer tout le déroulement de l’audience, ce que la Cour a fini par accepter après de longs débats, puisque la loi n’interdisait pas une telle pratique.
Au moment où les auditions de victimes allaient reprendre, le prévenu Cheka a soulevé une requête visant à obtenir de la Cour que sa protection soit assurée par la « communauté internationale », en pratique la MONUSCO. Le prévenu a soutenu à l’appui détenir certaines vérités sensibles impliquant plusieurs autorités et susceptibles de mettre sa vie en danger, si bien qu’il ne pourrait les révéler qu’une fois sa protection garantie. La Cour a jugé que cette requête ne pouvait être examinée qu’à la condition que le prévenu mette à sa disposition certains éléments d’appréciation, tels que la fourniture de noms, ce que celui-ci a refusé de faire.
Le ministère public a invité la Cour à ne pas se plier aux « caprices » du prévenu et passer outre cette requête. Il a en outre relevé que les FARDC étaient les seuls habilitées à protéger le prévenu. Les avocats des parties civiles ont abondé en ce sens, dénonçant une requête dilatoire et non fondée, sachant que l’accord de siège signé entre la MONUSCO et le gouvernement congolais ne prévoit pas que la première puisse assurer la protection d’une personne physique. Les parties civiles ont ajouté que le prévenu ne se trouvait guère en insécurité car sa cellule était bien gardée par l’armée régulière de la RDC.
La Cour a insisté pour que le prévenu lui présente certains noms afin d’analyser le bien-fondé de sa requête, mais celui-ci a persisté dans sa position en déclarant qu’il ne parlerait pas tant que sa sécurisation par la MONUSCO, pendant et après le procès, ne lui serait pas garantie. Considérant que le prévenu ne lui avait fourni aucun élément d’appréciation de sa requête, la Cour a estimé qu’elle n’en était pas saisie.
L’audience s’est donc poursuivie directement avec l’audition d’une cinquième victime, qui s’est déroulée de manière similaire aux auditions au cours des trois audiences précédentes.
A 16h, la Cour a suspendu la cause pour permettre aux prévenus Zitonda et Lukambo de se présenter à la prison Munzeze avant 16h30. La Cour a ainsi renvoyé la cause à l’audience du 11 mars 2019.