Atmosphère générale
Contrairement à la première, cette audience n’était pas bien organisée au niveau technique. Les avocats présents ont demandé la suspension de l’audience jusqu’à ce que la salle soit bien équipée et apte à assurer un bon déroulement du procès. Malgré cette interruption de plus d’une heure trente et les demandes formulées notamment par le bureau de la section régionale des avocats, le tribunal n’a pu assurer l’amélioration des conditions de la salle.
Déroulement de l’audience
Le Président a appelé les parties civiles et les héritiers de la victime, qui étaient tous présents dans la salle. Aucun des accusés ne s’est présenté à l’audience, bien que les convocations leur soient parvenues à tous. Certains d’entre eux se sont faits représenter par des avocats. L’un des principaux accusés avait quitté le pays pour Lyon, en France.
Six témoins se sont présentés. Trois d’entre eux étaient en état d’arrestation dans le même lieu que la victime au moment des faits. Ils ont tous affirmé que celle-ci portait des traces de torture et qu’elle était décédée au district de police.
Les trois autres témoins étaient des agents des forces de l’ordre. Ils ont, à leur demande, bénéficié des procédures de protection des témoins. Le premier a précisé que sa fonction consistait à procéder à des enquêtes, du renseignement général et à faire des descentes chez les personnes soupçonnées d’avoir commis une infraction, niant toute implication dans les affaires de torture. Le deuxième témoin, travaillant dans les brigades spécialisées, s’est contenté d’indiquer qu’il n’avait rien à voir avec cette affaire. Enfin, le troisième témoin, agent des forces de l’ordre, s’est présenté au poste lors de la mise en arrestation de la victime. Il a déclaré que des agents étaient venus de Tunis et avaient provoqué la « pagaille » au poste de police. Un de ces agents avait par exemple cherché un bâton ou tout autre objet pour pratiquer la torture et avait l’air satisfait de ces pratiques, selon les dires du témoin. Ce dernier a exprimé des regrets et a dit se sentir coupable par rapport à ce qu’il s’était passé.
Les avocats des parties civiles ont demandé à ce que des mesures d’interdiction de quitter le territoire soient prises à l’égard des accusés et de certains témoins, notamment ceux qui faisant partie des forces de l’ordre. Cette demande a été appuyée par le parquet et suivie par les juges.
L’audience a duré plus de 5 heures tenant compte des interruptions faites pour des raisons techniques et logistiques. La prochaine audience aura lieu le 9 octobre 2018.