Atmosphère générale
Le tribunal de première instance était accessible au public. Un homme en civil a néanmoins empêché l’observateur à l’accès à la salle d’audience, qui s’était pourtant présenté en qualité d’avocat. Il a finalement pu à entrer dans la salle.
Des véhicules de la police étaient présents à l’entrée du tribunal mais sans que cela n’ait d’impact sur l’accès au tribunal. Contrairement à la première audience, les organisations de la société civile et notamment les parties lésées et les familles des martyrs n’étaient pas présentes. Les médias étaient présents en nombre dès le début de la journée. Les avocats étaient quant à eux peu nombreux et sont arrivés tardivement.
Déroulé de l’audience
Le Président de la Cour a ouvert l’audience en annonçant que celle-ci serait consacrée à l’audition des victimes de la révolution, des blessés et des héritiers des martyrs.
La Cour a confirmé avoir communiqué avec le Tribunal militaire permanent de Sfax et la Cour d’appel de Tunis afin d’obtenir le dossier original. Elle a ensuite appelé les héritiers des martyrs et les victimes, mais aucune des familles des blessés et des martyrs n’était présente. La Cour s’en est étonnée, dans la mesure où elle avait recommandé leur présence dans le jugement préparatoire. Certains avocats présents à l’audience ont annoncé qu’ils représentaient les intérêts des accusés, dont un seul était présent.
Alors qu’il n’en est pas l’usage, le Président de la Cour a demandé au ministère public de présenter ses requêtes. Le parquet a alors sollicité le report de l’affaire et l’interdiction de voyager à l’encontre des accusés. Il a justifié ces demandes par le fait que tout crime punissable d’une peine de plus d’un an d’emprisonnement nécessite une action préventive visant à empêcher les déplacements des accusés, et ainsi éviter l’impunité.
Les parties civiles ont ensuite demandé que soit émis un mandat d’amener international à l’encontre des accusés ayant quitté le territoire tunisien. Elles ont également déclaré ne pas avoir eu connaissance de la recommandation de la Cour concernant la présence des héritiers de martyrs et blessés, reprochant au jugement préparatoire son manque de clarté. Trois avocats commis d’office ont par ailleurs sollicité le report de l’affaire afin de procéder à la préparation des moyens et outils de défense. L’accusé présent devant la Cour a enfin déclaré qu’il comparaîtrait à la prochaine audience, tout en rappelant que le Tribunal militaire permanant de Sfax l’avait acquitté.
L’affaire a été reportée à une date ultérieure qui n’a pas été prononcée, afin que soient examinées toutes ces demandes.