Martyrs et blessés de la révolution Thala-Kasserine

Chambre criminelle spécialisée du tribunal de première instance de Kasserine

Tunisie

octobre 11, 2019

Sixième audience

En début d’audience, les avocats des accusés Ben Ali Ben Houla et Ali Abid, présents à l’audience, ont demandé la levée de l’interdiction de voyage à l’encontre de leurs clients. La Cour a reporté l’examen de ces demandes à la levée de la séance. L’avocat de l’accusé Hedi Krifa, quant à lui, a demandé le report de la séance pour examiner les documents et préparer ses arguments.

La Cour a ensuite procédé à l’audition de trois parties civiles présentes à l’audience : Mounira Dhibi, Omar Ghodhbeni et Meher Hizi.

Mounira Dhibi a affirmé que son agression remonterait au 9 janvier 2011 lors des funérailles du martyr Mohamed Amine et qu’elle aurait subi des coups au niveau du dos. Elle a avancé un ensemble de documents prouvant ses arguments mais a aussi souligné de ne pas être en mesure d’identifier les officiers agresseurs. 

Omar Ghodhbeni, auditionné par la suite, a affirmé d’avoir été victime d’une agression lors des manifestations en proximité du poste de police de la cité Ennour à Kasserine mais qu’il ne pourrait pas fournir plus de détails sur l’arme qui l’a blessé à la tête. Il a déclaré de s’être soigné avec ses propres moyens parce que faiblement indemnisé par le tribunal militaire de Kef. A la demande de la Cour de contacter son avocat pour qu’il apparaisse en audience et soutienne ses arguments, il a notifié de ne pas connaitre et être assisté par un avocat.

Quant à Meher Hizi, il a affirmé avoir été victime d’une agression, lui causant une grave fracture à la jambe droite, lors de la manifestation à Ezzouhour à proximité de la Place des Martyrs. Il a aussi déclaré que d’autres personnes auraient subi des agressions lors de la manifestation et il a témoigné de l’utilisation du gaz lacrymogène et des tirs des snipers. Les victimes auraient été, selon Hizi, transportés à l’hôpital régional de Kasserine, opérés et diagnostiqués par un médecin légiste avec une incapacité à 27%.

Après avoir entendu les témoignages des parties civiles, la Cour a décidé de reporter la séance au 6 décembre 2019 et a pris une décision préparatoire pour faire intervenir le Chef du contentieux de l’Etat, représentant le Ministère de l’intérieur. Elle a aussi établi des mandats d’amener et ordonné des perquisitions à l’encontre des accusés.