Martyrs et blessés de la révolution Thala-Kasserine
Chambre criminelle spécialisée du tribunal de première instance de Kasserine
En début d’audience, les avocats des accusés Ben Ali Ben Houla et Ali Abid, présents à l’audience, ont demandé la levée de l’interdiction de voyage à l’encontre de leurs clients. La Cour a reporté l’examen de ces demandes à la levée de la séance. L’avocat de l’accusé Hedi Krifa, quant à lui, a demandé le report de la séance pour examiner les documents et préparer ses arguments.
La Cour a ensuite procédé à l’audition de trois parties civiles présentes à l’audience : Mounira Dhibi, Omar Ghodhbeni et Meher Hizi.
Mounira Dhibi a affirmé que son agression remonterait au 9 janvier 2011 lors des funérailles du martyr Mohamed Amine et qu’elle aurait subi des coups au niveau du dos. Elle a avancé un ensemble de documents prouvant ses arguments mais a aussi souligné de ne pas être en mesure d’identifier les officiers agresseurs.
Omar Ghodhbeni, auditionné par la suite, a affirmé d’avoir été victime d’une agression lors des manifestations en proximité du poste de police de la cité Ennour à Kasserine mais qu’il ne pourrait pas fournir plus de détails sur l’arme qui l’a blessé à la tête. Il a déclaré de s’être soigné avec ses propres moyens parce que faiblement indemnisé par le tribunal militaire de Kef. A la demande de la Cour de contacter son avocat pour qu’il apparaisse en audience et soutienne ses arguments, il a notifié de ne pas connaitre et être assisté par un avocat.
Quant à Meher Hizi, il a affirmé avoir été victime d’une agression, lui causant une grave fracture à la jambe droite, lors de la manifestation à Ezzouhour à proximité de la Place des Martyrs. Il a aussi déclaré que d’autres personnes auraient subi des agressions lors de la manifestation et il a témoigné de l’utilisation du gaz lacrymogène et des tirs des snipers. Les victimes auraient été, selon Hizi, transportés à l’hôpital régional de Kasserine, opérés et diagnostiqués par un médecin légiste avec une incapacité à 27%.
Après avoir entendu les témoignages des parties civiles, la Cour a décidé de reporter la séance au 6 décembre 2019 et a pris une décision préparatoire pour faire intervenir le Chef du contentieux de l’Etat, représentant le Ministère de l’intérieur. Elle a aussi établi des mandats d’amener et ordonné des perquisitions à l’encontre des accusés.