Atmosphère générale
L’accès au Tribunal était libre mais la salle d’audience était presque vide et la majorité du public faisait partie de la famille de la victime. L’absence de la société civile pourrait être due au fait que rien indiquait que l’audience était une audience spéciale de justice transitionnelle et qu’un changement de salle n’avait pas été communiqué.
L’audience s’est déroulée dans une atmosphère très tendue en raison de l’absence d’équipements sonores, qui a rendu l’audition de la victime très difficile. De plus, l’audience a commencé avec un retard d’une heure et demi.
Déroulé de l’audience
La Présidente de la Chambre a procédé à la lecture de l’acte d’accusation, puis appelé à rendre son témoignage la victime, Basma Balai, qui se trouvait dans un état de santé critique.
La Présidente a dû interrompre la victime pour ordonner d’arrêter de filmer l’audience et d’étendre tous les appareils d’enregistrement et informé de la nécessité de déposer une demande d’autorisation à enregistrer auprès de la Cour. Le Procureur de la République a en plus saisi des caméras, ce qui a donné lieu à des protestations.
La victime a donc continué son témoignage et décrit en détails la torture physique et morale subie dans les centres de polices de Nabeul pendant un mois ou plus, ainsi que les harcèlements sexuels subis par les policiers. Basma Balai a alors réaffirmé son souhait d’être auditionnée dans le brefs délais, craignant de ne pas survivre jusqu’à la prochaine audience.
Deux avocats de la victime ont pris la parole pour dénoncer l’absence continue des prévenus aux audiences de justice transitionnelle, malgré les convocations reçues. Ils ont donc demandé d’émettre des mandats d’amener.
La séance a ensuite été levée le temps des délibérations, à la suite duquel la Présidente de la Chambre a annoncé la date de la prochaine audience, le 6 mars 2020, pour exécuter les mandats d’amener.