Barreket Essahel

Chambre criminelle spécialisée du Tribunal de première instance de Tunis

Tunisie

November 28, 2019

Sixième audience

L’accusé Farza était présent et a demandé la levée de l’interdiction de voyager. L’avocat de l’un des accusés était absent. De plus, il a été demandé à ce que l’affaire soit reportée pour permettre à l’accusé Guezguez de participer, son état de santé lui empêchant d’être présent à l’audience.

La Cour a malgré tout entamé l’audition des certains témoins et parties civiles ayant subi des actes de torture.

La plupart des témoins, ex officiers de l’armée tunisienne, ont déclaré d’avoir été systématiquement enlevés et transférés dans divers lieux de détention (Direction de la Sûreté militaire à Bab Saadoun, El Aouina et Ministère de l’Intérieur), où ils auraient subi tortures et interrogatoires quant à leur appartenance au mouvement islamique et au groupe Barraket Essahel. Les militaires, selon leurs récits, auraient été par la suite limogés, parfois privés d’emploi, et bien souvent placés sous contrôle policier permanent pendant plusieurs années. Un témoin a déclaré avoir obtenu devant le tribunal administratif que la décision de licenciement soit invalidée car illégale, jugement qui n’a jamais été exécuté.

La plupart des témoins n’ont pas été capables d’identifier les responsables des actes de torture, mais certains se sont souvenus de leur noms.

Deux témoins ont par ailleurs déclaré avoir vu le cadavre d’une personne appelée Sami et que son décès aurait été causé par des actes de torture.