Interview Rim Ben Ismail – Présidente de Psychologue du Monde, Tunisie

Entretien avec Rim Ben Ismail, présidente et fondatrice de l’association Psychologues du Monde – Tunisie (PDM-T) créée en 2016. PDMT a pour mandat de promouvoir la santé mentale et de rendre accessible les soins psychologiques en situation de crise. Dans la situation de la crise sanitaire actuelle liée au COVID 19, PDM-T intervient par des campagnes de sensibilisation, des accompagnements psychologiques d’équipes soignantes et du personnel en milieu pénitentiaire.

Au sein du projet l’Alternative, mis œuvre par Avocats Sans Frontières et d’ATL MST SIDA, PDM-T met en place des sessions de supervision psychologique au profit du personnel pénitentiaire, ainsi que des séances de thérapie familiale à destination des familles de détenus.

Pouvez-vous vous présenter et présenter le travail de Psychologues du Monde – Tunisie ? 

Je suis Rim Ben Ismail, psychologue clinicienne et enseignante universitaire. Je suis la fondatrice, avec d’autres psychologues, de l’association Psychologues du Monde – Tunisie.

L’association est née des situations de crises que nous avons connu dans le pays ces dernières années ; notamment les attaques terroristes de 2015. Un groupe de psychologues s’est alors engagé afin de se former et de penser l’intervention psychologique en situation d’exception, pour laquelle il n’existait pas de cadre de prise en charge psychologique au préalable.

Et puis, au fur et à mesure de nos actions en situations de crises, nous avons également pris conscience de la nécessité de proposer des interventions psychologiques à ceux qui n’y ont pas accès hors temps de crise.

L’accès aux soins psychologiques en Tunisie n’est donc pas accessible à tous ? 

La « démocratisation » de la psychologie s’est faite récemment en Tunisie et le nombre de psychologues par rapport à la population générale reste faible. Les psychologues travaillaient essentiellement dans le milieu hospitalier, ou au sein du ministère des affaires sociales en milieu carcéral, et plus récemment au sein du ministère de l’éducation.

Le rôle du psychologue dans ces institutions, notamment dans un contexte de dictature, était essentiellement celui de l’écoute et du diagnostic de la maladie mentale.

Parallèlement, il existait un tissu associatif qui avait recours aux psychologues pour des catégories de situations bien précises : la violence à l’égard des femmes, les situations de handicaps…

Ainsi, l’accès au soin n’était pas accessible à tous et son recours souffre toujours d’une stigmatisation.

C’est pourquoi les psychologues de PDMT ont trouvé leur place.

Quel est le travail de PDMT en détention ? Pourquoi vous semblait-il nécessaire d’intervenir en prison ? 

Notre travail en milieu carcéral a émergé du constat que parmi les personnes n’ayant pas accès au soutien psychologique en situation de crise ou de violence, il y avait avant toute chose les psychologues eux-mêmes. C’est ainsi que nous nous sommes dirigés vers la mise en place de sessions d’analyses de la pratique permettant aux professionnels de faire un travail psychologique en lien avec leur profession, notamment lorsque celle-ci s’exerce dans des conditions difficiles.

Comment votre intervention auprès des psychologues du Conseil Général des Prisons et de la Réinsertion (CGPR) impacte-t-il les détenus ? 

Notre action en milieu carcéral a pour objectif de travailler sur la violence du milieu pénitentiaire. Le milieu pénitentiaire, par son infrastructure, ses règles, par les personnes qui y cohabitent, est vécu par les détenus comme un milieu violent. Il s’agit pour nous d’aborder cette violence, mais par une approche différente. Nous posons l’hypothèse que pour que les psychologues du milieu carcéral puissent travailler sur cette violence avec les détenus, il est important de leur offrir un espace de supervision. C’est-à-dire un espace dans lequel ils peuvent dégager par les mots les souffrances et les violences dont ils sont à l’écoute et qu’ils subissent. C’est aussi un espace leur permettant de créer entre eux une forme de résilience, de capacité à analyser leur pratique de psychologues, et donc devenir de meilleurs accompagnateurs des détenus.

Il faut avoir en tête qu’un psychologue sans supervision va arriver à un niveau de saturation dans l’écoute de ses patients et donc dans ce cas précis dans l’accompagnement du détenu. Ceci va l’amener à être dans une posture mécanique, et qui va chercher des solutions globales et ne sera plus centré sur l’individualité du détenu. Au fur et à mesure, le risque est de passer à une prise en charge standardisée, quasi administrative du détenu. L’écoute devient difficile et la gestion des problèmes en prison devient une priorité. Par exemple, il va chercher à résoudre une situation d’automutilation, une grève de la faim ou tout autre situation qui pose problème à l’administration carcérale, et non plus écouter l’individualité du détenu en question.

Quelles sont les violences du milieu carcéral auxquelles vous faites allusion ? Que constatez-vous en prison ? 

Quand on parle du milieu carcéral on parle d’un milieu fermé, de portes très épaisses qui se ferment avec de gros verrous à plusieurs moments de la journée. On parle d’un univers complètement confiné, non seulement pour les détenus, mais aussi pour le personnel pénitentiaire qui n’a, par exemple, pas accès au téléphone pour être en contact avec sa famille durant sa journée de travail.

Pour le personnel pénitentiaire, c’est vivre chaque jour avec le bruit de la surpopulation carcérale et au contact d’une frange de la société qui, pour la plupart, ont un parcours de criminalité, ont de la violence et des histoires de vies difficiles. Ils purgent une peine qu’ils n’acceptent pas forcément, et donc le personnel est au contact permanent d’une population qui est dans le mal-être.

Ceci doit être entendu à la lumière du fait que pour certains corps de métiers au sein du CGPR (psychologues, socio-éducateurs) ils n’ont pas, dans leur cursus de formation, été préparés à cela.

S’ajoute à cela que travailler en milieu carcéral est peu valorisé dans la société. Ainsi, les agents du CGPR, quel que soit leur corps de métier, sont stigmatisés comme des personnes travaillant avec la frange rejetée de la population.

Cette stigmatisation ne trouve-t-elle pas sa source dans les violences que subissent les détenus du fait des agents ? Ne pourrait-on pas dire que vous êtes les psychologues des bourreaux ? 

Nous sommes les psychologues de ceux que la société perçoit comme des personnes invisibles. Personne ne pense au personnel pénitentiaire. La prison renvoi l’image de grands murs derrière lesquels il y a une administration et des gens qui gardent les détenus. On ne se rend pas compte que ces personnes-là subissent elles-mêmes l’enfermement. Le prisonnier purge sa peine, elles y passent leur carrière.

Parler de bourreaux, n’est pas du tout approprié pour moi, c’est comme si vous étiez également dans la stigmatisation. Les personnes qui travaillent en milieu pénitentiaire sont des personnes qui étaient en classe avec nous, ce sont nos voisins ou nos amis, ce sont juste des personnes qui travaillent dans des conditions difficiles et dont on se soucie peu. On reconnaît le médecin, l’avocat ou l’enseignant, mais personne ne reconnaît le personnel pénitentiaire. Dans chaque métier, nous allons avoir celui qui le fait consciencieusement et celui qui le bâcle, celui qui l’investit et celui qui le désinvestit, celui qui le pratique avec amour et celui qui le fait malgré lui.

Nous sommes les psychologues de personnes qui travaillent dans un environnement très hostile et nous faisons de notre mieux pour leur permettre de valoriser leur travail.

Enfin, en travaillant avec le personnel pénitentiaire nous espérons favoriser des changements systémiques au sein de l’institution carcérale. En amenant les agents à faire un travail sur soi, c’est la prison qui, en quelque sorte, questionne sa pratique. Le principe de PDM-T est d’agir dans l’intérêt du plus grand nombre, et par cette action nous pensons avoir un impact bien plus grand que le travail psychologique avec les détenus (qui est évidemment nécessaire) mais avec qui nous ne pouvons agir que sur eux-mêmes et ce durant le temps de leur incarcération.

Quel est l’impact de la crise sanitaire liée au COVID19 en prison ? 

Le propre d’une situation de crise c’est de mettre en évidence tout dysfonctionnement préexistant. Donc le fait que le personnel pénitentiaire soit invisible en temps normal joue un rôle d’autant plus important en temps de crise. Les agents vont à la fois veiller à la sécurité au sein des prisons et à la santé des détenus ; mais ils restent invisibles et avec peu de reconnaissance. Cette reconnaissance étant d’autant plus importante lorsque l’on est soumis à un risque sanitaire au quotidien.

Pour le personnel pénitentiaire le coronavirus est une double menace. Celle de ramener le virus en milieu carcéral, et ainsi de créer une catastrophe sanitaire. Mais aussi celle de ramener le virus chez eux, au sein de leurs familles. Ils se vivent comme être porteur d’un double risque.

De plus, ceux-ci se décrivent vivre un double confinement : celui de la prison pendant la journée de travail et celui de l’extérieur auquel nous sommes tous soumis actuellement.

Quelles mesures sont prises en prison pour faire face au COVID19 ? Quel est le chemin encore à parcourir pour faire face à cette crise sanitaire en prison ? 

Notre travail pendant cette période nous a permis de constater tous les efforts entrepris par le CGPR mais aussi par toutes les directions des prisons.  Il y a énormément de contrôles qui sont faits sur les personnes et objets qui entrent en prison : prise de température, désinfection etc. De plus, des dispositions sont prises par rapport à l’intégration des nouveaux détenus qui sont mis à l’écart, en groupe, dans des cellules de confinement. La situation est prise très au sérieux, à tous les niveaux, et cela est rassurant.

Au-delà des précautions sanitaires, je pense qu’il est fondamental de diminuer la surpopulation carcérale. C’est essentiel pour créer des conditions de vie humaines en prison à la fois pour les détenus et pour le personnel, et ce pendant la crise de COVID19 mais aussi en dehors de celle-ci.

La réduction de la population carcérale permettrait aux agents une meilleure prise en charge, une amélioration des conditions d’hygiène. C’est tout un climat de vie qui serait transformé.

Interview Rim Ben Ismail – Présidente de Psychologue du Monde, Tunisie

Entretien avec Rim Ben Ismail, présidente et fondatrice de l’association Psychologues du Monde – Tunisie (PDM-T) créée en 2016. PDMT a pour mandat de promouvoir la santé mentale et de rendre accessible les soins psychologiques en situation de crise. Dans la situation de la crise sanitaire actuelle liée au COVID 19, PDM-T intervient par des campagnes de sensibilisation, des accompagnements psychologiques d’équipes soignantes et du personnel en milieu pénitentiaire.

Au sein du projet l’Alternative, mis œuvre par Avocats Sans Frontières et d’ATL MST SIDA, PDM-T met en place des sessions de supervision psychologique au profit du personnel pénitentiaire, ainsi que des séances de thérapie familiale à destination des familles de détenus.

Pouvez-vous vous présenter et présenter le travail de Psychologues du Monde – Tunisie ? 

Je suis Rim Ben Ismail, psychologue clinicienne et enseignante universitaire. Je suis la fondatrice, avec d’autres psychologues, de l’association Psychologues du Monde – Tunisie.

L’association est née des situations de crises que nous avons connu dans le pays ces dernières années ; notamment les attaques terroristes de 2015. Un groupe de psychologues s’est alors engagé afin de se former et de penser l’intervention psychologique en situation d’exception, pour laquelle il n’existait pas de cadre de prise en charge psychologique au préalable.

Et puis, au fur et à mesure de nos actions en situations de crises, nous avons également pris conscience de la nécessité de proposer des interventions psychologiques à ceux qui n’y ont pas accès hors temps de crise.

L’accès aux soins psychologiques en Tunisie n’est donc pas accessible à tous ? 

La « démocratisation » de la psychologie s’est faite récemment en Tunisie et le nombre de psychologues par rapport à la population générale reste faible. Les psychologues travaillaient essentiellement dans le milieu hospitalier, ou au sein du ministère des affaires sociales en milieu carcéral, et plus récemment au sein du ministère de l’éducation.

Le rôle du psychologue dans ces institutions, notamment dans un contexte de dictature, était essentiellement celui de l’écoute et du diagnostic de la maladie mentale.

Parallèlement, il existait un tissu associatif qui avait recours aux psychologues pour des catégories de situations bien précises : la violence à l’égard des femmes, les situations de handicaps…

Ainsi, l’accès au soin n’était pas accessible à tous et son recours souffre toujours d’une stigmatisation.

C’est pourquoi les psychologues de PDMT ont trouvé leur place.

Quel est le travail de PDMT en détention ? Pourquoi vous semblait-il nécessaire d’intervenir en prison ? 

Notre travail en milieu carcéral a émergé du constat que parmi les personnes n’ayant pas accès au soutien psychologique en situation de crise ou de violence, il y avait avant toute chose les psychologues eux-mêmes. C’est ainsi que nous nous sommes dirigés vers la mise en place de sessions d’analyses de la pratique permettant aux professionnels de faire un travail psychologique en lien avec leur profession, notamment lorsque celle-ci s’exerce dans des conditions difficiles.

Comment votre intervention auprès des psychologues du Conseil Général des Prisons et de la Réinsertion (CGPR) impacte-t-il les détenus ? 

Notre action en milieu carcéral a pour objectif de travailler sur la violence du milieu pénitentiaire. Le milieu pénitentiaire, par son infrastructure, ses règles, par les personnes qui y cohabitent, est vécu par les détenus comme un milieu violent. Il s’agit pour nous d’aborder cette violence, mais par une approche différente. Nous posons l’hypothèse que pour que les psychologues du milieu carcéral puissent travailler sur cette violence avec les détenus, il est important de leur offrir un espace de supervision. C’est-à-dire un espace dans lequel ils peuvent dégager par les mots les souffrances et les violences dont ils sont à l’écoute et qu’ils subissent. C’est aussi un espace leur permettant de créer entre eux une forme de résilience, de capacité à analyser leur pratique de psychologues, et donc devenir de meilleurs accompagnateurs des détenus.

Il faut avoir en tête qu’un psychologue sans supervision va arriver à un niveau de saturation dans l’écoute de ses patients et donc dans ce cas précis dans l’accompagnement du détenu. Ceci va l’amener à être dans une posture mécanique, et qui va chercher des solutions globales et ne sera plus centré sur l’individualité du détenu. Au fur et à mesure, le risque est de passer à une prise en charge standardisée, quasi administrative du détenu. L’écoute devient difficile et la gestion des problèmes en prison devient une priorité. Par exemple, il va chercher à résoudre une situation d’automutilation, une grève de la faim ou tout autre situation qui pose problème à l’administration carcérale, et non plus écouter l’individualité du détenu en question.

Quelles sont les violences du milieu carcéral auxquelles vous faites allusion ? Que constatez-vous en prison ? 

Quand on parle du milieu carcéral on parle d’un milieu fermé, de portes très épaisses qui se ferment avec de gros verrous à plusieurs moments de la journée. On parle d’un univers complètement confiné, non seulement pour les détenus, mais aussi pour le personnel pénitentiaire qui n’a, par exemple, pas accès au téléphone pour être en contact avec sa famille durant sa journée de travail.

Pour le personnel pénitentiaire, c’est vivre chaque jour avec le bruit de la surpopulation carcérale et au contact d’une frange de la société qui, pour la plupart, ont un parcours de criminalité, ont de la violence et des histoires de vies difficiles. Ils purgent une peine qu’ils n’acceptent pas forcément, et donc le personnel est au contact permanent d’une population qui est dans le mal-être.

Ceci doit être entendu à la lumière du fait que pour certains corps de métiers au sein du CGPR (psychologues, socio-éducateurs) ils n’ont pas, dans leur cursus de formation, été préparés à cela.

S’ajoute à cela que travailler en milieu carcéral est peu valorisé dans la société. Ainsi, les agents du CGPR, quel que soit leur corps de métier, sont stigmatisés comme des personnes travaillant avec la frange rejetée de la population.

Cette stigmatisation ne trouve-t-elle pas sa source dans les violences que subissent les détenus du fait des agents ? Ne pourrait-on pas dire que vous êtes les psychologues des bourreaux ? 

Nous sommes les psychologues de ceux que la société perçoit comme des personnes invisibles. Personne ne pense au personnel pénitentiaire. La prison renvoi l’image de grands murs derrière lesquels il y a une administration et des gens qui gardent les détenus. On ne se rend pas compte que ces personnes-là subissent elles-mêmes l’enfermement. Le prisonnier purge sa peine, elles y passent leur carrière.

Parler de bourreaux, n’est pas du tout approprié pour moi, c’est comme si vous étiez également dans la stigmatisation. Les personnes qui travaillent en milieu pénitentiaire sont des personnes qui étaient en classe avec nous, ce sont nos voisins ou nos amis, ce sont juste des personnes qui travaillent dans des conditions difficiles et dont on se soucie peu. On reconnaît le médecin, l’avocat ou l’enseignant, mais personne ne reconnaît le personnel pénitentiaire. Dans chaque métier, nous allons avoir celui qui le fait consciencieusement et celui qui le bâcle, celui qui l’investit et celui qui le désinvestit, celui qui le pratique avec amour et celui qui le fait malgré lui.

Nous sommes les psychologues de personnes qui travaillent dans un environnement très hostile et nous faisons de notre mieux pour leur permettre de valoriser leur travail.

Enfin, en travaillant avec le personnel pénitentiaire nous espérons favoriser des changements systémiques au sein de l’institution carcérale. En amenant les agents à faire un travail sur soi, c’est la prison qui, en quelque sorte, questionne sa pratique. Le principe de PDM-T est d’agir dans l’intérêt du plus grand nombre, et par cette action nous pensons avoir un impact bien plus grand que le travail psychologique avec les détenus (qui est évidemment nécessaire) mais avec qui nous ne pouvons agir que sur eux-mêmes et ce durant le temps de leur incarcération.

Quel est l’impact de la crise sanitaire liée au COVID19 en prison ? 

Le propre d’une situation de crise c’est de mettre en évidence tout dysfonctionnement préexistant. Donc le fait que le personnel pénitentiaire soit invisible en temps normal joue un rôle d’autant plus important en temps de crise. Les agents vont à la fois veiller à la sécurité au sein des prisons et à la santé des détenus ; mais ils restent invisibles et avec peu de reconnaissance. Cette reconnaissance étant d’autant plus importante lorsque l’on est soumis à un risque sanitaire au quotidien.

Pour le personnel pénitentiaire le coronavirus est une double menace. Celle de ramener le virus en milieu carcéral, et ainsi de créer une catastrophe sanitaire. Mais aussi celle de ramener le virus chez eux, au sein de leurs familles. Ils se vivent comme être porteur d’un double risque.

De plus, ceux-ci se décrivent vivre un double confinement : celui de la prison pendant la journée de travail et celui de l’extérieur auquel nous sommes tous soumis actuellement.

Quelles mesures sont prises en prison pour faire face au COVID19 ? Quel est le chemin encore à parcourir pour faire face à cette crise sanitaire en prison ? 

Notre travail pendant cette période nous a permis de constater tous les efforts entrepris par le CGPR mais aussi par toutes les directions des prisons.  Il y a énormément de contrôles qui sont faits sur les personnes et objets qui entrent en prison : prise de température, désinfection etc. De plus, des dispositions sont prises par rapport à l’intégration des nouveaux détenus qui sont mis à l’écart, en groupe, dans des cellules de confinement. La situation est prise très au sérieux, à tous les niveaux, et cela est rassurant.

Au-delà des précautions sanitaires, je pense qu’il est fondamental de diminuer la surpopulation carcérale. C’est essentiel pour créer des conditions de vie humaines en prison à la fois pour les détenus et pour le personnel, et ce pendant la crise de COVID19 mais aussi en dehors de celle-ci.

La réduction de la population carcérale permettrait aux agents une meilleure prise en charge, une amélioration des conditions d’hygiène. C’est tout un climat de vie qui serait transformé.