
Dans le cadre de son programme régional sur les entreprises, les droits humains et l’accès à la justice en Afrique de l’Est, Avocats Sans Frontières (ASF) renforce les capacités des acteur·rice·s de la société civile à défendre les communautés touchées par les industries extractives. En Tanzanie, ASF travaille en partenariat avec Business and Human Rights Tanzania (BHRT) pour renforcer l’autonomisation juridique, améliorer l’accès aux mécanismes de réclamation et promouvoir une gouvernance plus responsable des ressources naturelles.
Consciente des graves répercussions des activités minières et extractives sur les droits humains – des conflits fonciers à la dégradation de l’environnement –, ASF a placé l’accès à des voies de recours au cœur de sa stratégie. Notre approche combine l’autonomisation juridique, le renforcement des capacités de la société civile et des réseaux de parajuristes, et le plaidoyer en faveur de mécanismes de recours plus solides, indépendants et accessibles.
En juillet 2024, ASF a soutenu l’organisation d’une formation à Mwanza à l’intention des organisations de la société civile (OSC), des parajuristes et des dirigeants communautaires des régions de Shinyanga et de Mwanza. Cette initiative visait à améliorer la compréhension des mécanismes judiciaires et non judiciaires de règlement des griefs disponibles en Tanzanie, notamment les tribunaux, les commissions de réglementation et les mécanismes au niveau des entreprises dans le secteur minier. Grâce à des méthodes participatives telles que des études de cas et des discussions de groupe, les participants ont acquis des compétences pratiques pour mieux aider les victimes de violations des droits humains à déposer plainte et à naviguer dans des procédures complexes.
Au-delà de la formation, le travail de l’ASF en Tanzanie se concentre sur le changement systémique. Nous collaborons avec les institutions nationales pour plaider en faveur d’un renforcement des pouvoirs d’exécution, d’une amélioration de la transparence et d’une plus grande indépendance des organismes de recours. Des questions telles que le sous-financement chronique des commissions clés (par exemple, la NEMC, la CMA), le manque de sensibilisation du public et les obstacles procéduraux à la justice sont au cœur du dialogue de l’ASF avec les autorités publiques et ses partenaires.
En outre, ASF aide les acteurs locaux à documenter les abus, à accompagner les victimes et à rechercher des recours, tout en encourageant les réformes visant à éliminer les obstacles structurels, tels que le manque de force exécutoire de certaines décisions administratives ou les obstacles à l’exécution des jugements rendus contre l’État.
Grâce à ces interventions, ASF vise à contribuer à la mise en place d’un contexte dans lequel la responsabilité des entreprises devient une réalité et où les communautés touchées par le secteur extractif peuvent accéder à la justice de manière efficace et sans crainte. À mesure que nous avançons, ASF reste déterminée à étendre son action dans les régions de la zone lacustre de Tanzanie et à veiller à ce que les voix des communautés touchées soient entendues et prises en compte.