Journée Internationale des Droits des Femmes : Genre et sorcellerie en République centrafricaine, lutter contre les discriminations à l’encontre des femmes et des enfants

République centrafricaine (la)Droits des femmesNews

En République centrafricaine, les poursuites des personnes suspectées de pratiques de sorcellerie et de charlatanisme (PCS), conduisant fréquemment à des violations graves des droits humains, impactent, de façon systématique, les femmes et les enfants. Cet état de fait doit être examiné sous l’angle des violences basées sur le genre.

La violence anti-sorcellaire a été spécifiquement mise en avant dans plusieurs rapports internationaux de monitoring des violations des droits humains qui pointent le fait que l’État centrafricain fait défaut à son devoir de protection des citoyen.ne.s, en particulier des filles et des femmes accusées de PCS et victimes de graves violences allant jusqu’à la mise à mort par des groupes armés ou des groupes d’individus.

À cet égard, l’expérience démontre que de telles violences trouvent leurs racines dans les inégalités structurelles et les schémas de domination patriarcale à l’encontre des femmes et de certaines catégories de personnes en situation de vulnérabilité. Ce type de violence est donc la conséquence de normes sociales et culturelles qui entravent la réalisation des droits des femmes et des personnes mineures.

Actions

Avec ses partenaires centrafricain.ne.s, et grâce aux financements conjoints de l’Union européenne et du Ministère français des affaires étrangères, ASF s’engage pour promouvoir le respect des garanties procédurales et de l’accès à la justice des femmes et des mineur.e.s (notamment des personnes accusées de PCS), en agissant durablement sur la réduction des inégalités de genre.

Trois axes d’interventions concourent pour réaliser cet objectif :

  1. Le legal empowerment, qui considère les personnes comme acteur.rice.s à part entière de la réalisation de leurs droits et intègre différents mécanismes
  2. La représentation en justice et à des solutions (« remedies ») fondées sur le droit et respectueuses des droits des femmes et des enfants
  3. L’engagement des acteur.rice.s institutionnel.le.s pour l’adoption de réformes et de pratiques conformes aux droits des femmes, notamment sur les questions de PCS. Cet axe est complémentaire aux précédents pour apporter des actions d’influence et de plaidoyer fondées sur les réalités du terrain.

Ces actions contribuent à rendre visibles les besoins spécifiques des victimes de VBG et des groupes potentiellement affectés et à amplifier la voix des personnes affectées pour encourager l’adoption et la mise en œuvre de réformes résorbant durablement les inégalités de genre et les violations des droits humains des personnes poursuivies de PCS.