septembre 2, 2013

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Bruxelles, 2 septembre 2013 – L’International Legal Network (ILN) d’Avocats Sans Frontières (ASF) offre la possibilité aux avocats de s’engager bénévolement et ponctuellement en faveur des populations vulnérables en besoin d’assistance légale et judiciaire. Aujourd’hui pourtant, malgré ses 800 membres, ce réseau manque de professionnels du droit spécialisés dans des domaines spécifiques comme la justice pénale internationale ou encore l’organisation de services d’aide légale.

Maître Julie Goffin est avocate au Barreau francophone de Bruxelles et membre de l’ILN. Son engagement en faveur des droits de l’Homme ne date pas d’hier. « Mes parents, déjà, étaient engagés dans ce domaine. En tant qu’étudiante experte, j’ai assisté aux négociations lors de l’adoption du Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour Pénale internationale (CPI). C’était en 1998… à Rome », se souvient-elle. Depuis, Maître Goffin a consolidé son expérience en droit des étrangers, droit humanitaire et surtout en droit pénal international. Elle fait d’ailleurs partie de l’équipe d’avocats représentant, à la CPI, une partie des victimes dans les dossiers Katanga et Ngudjolo, tous deux accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en RD Congo.

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Formation sur la justice pénale internationale à Bukavu, juin 2013 © ASF / G. Van Moortel

C’est donc tout naturellement qu’ASF a fait appel à elle pour animer un atelier deformation sur la justice pénale internationale et le système du Statut de Rome. C’était à Bukavu, ville frontalière avec le Rwanda, en juin dernier. L’objectif était de renforcer les capacités des avocats membres du pool d’ASF en RD Congo en matière de pratique professionnelle et de stratégie d’action. « Il est essentiel de favoriser les échanges d’expériences entre avocats chargés d’assister ou de représenter des victimes de  violations graves des droits humains et des crimes internationaux. Durant ces cinq jours de formation, j’ai trouvé mes confrères congolais très ouverts et très engagés dans la lutte contre l’impunité », témoigne-t-elle.

Créé en 2010, l’ILN met en avant le rôle essentiel des avocats internationaux auprès de leurs confrères travaillant dans des pays où le développement de l’Etat de droit n’est pas encore acquis. Avec l’accroissement des activités d’ASF dans le secteur du renforcement technique des avocats, ce réseau est rapidement devenu une source incontournable d’expertises. « Depuis sa création, les membres de l’ILN ont accompli pas moins de 86 interventions, totalisant 620 jours travaillés. Cet apport a grandement contribué au renforcement des capacités des acteurs locaux », se réjouit Catherine Lalonde, Coordinatrice du réseau.

« Pourtant aujourd’hui, nous manquons de membres dans des domaines tels que la représentation en justice pénale internationale, le cadre international des droits économique et sociaux, le traitement de dossiers de corruption », constate Catherine Lalonde. « Les candidats avec des profils de magistrats, procureurs, et professeurs, ou encore compétents dans l’organisation de services d’aide légale, sont également particulièrement demandés ».

Après une forte phase de développement, le réseau ILN est face à un défi : comment répondre au mieux aux besoins identifiés dans le cadre des projets ASF afin d’accroitre l’efficacité et la qualité des services offerts aux populations les plus vulnérables ? Pour sa part, Julie Goffin sort enrichie de sa mission de formation à Bukavu : « Que ce soit au Congo ou ailleurs, nos confrères nous donnent une vraie leçon de courage car ce sont eux qui prennent tous les risques. Partager nos compétences avec eux, c’est faire preuve de solidarité ».

Pour plus d’information sur l’ILN

Photo de couverture :  « Partager nos compétences avec eux, c’est faire preuve de solidarité. » Julie Goffin, avocate et membre de l’ILN ; Bukavu (RDC), 2013 © ASF / G. Van Moortel
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