[English] Manuel – Recommandations de la Société Civile pour une meilleure implémentation de l’Acte Anti-Violence Basée sur le Genre

[Anglais] Etude comparative – Quel rôle et quelles pratiques des barreaux dans l’organisation des services pro-bono dans le Sud de l’Afrique et les pays voisins

[English] Etude – Les défis de la mise en oeuvre de l’Anti Gender Based Violence Act de 2011 en Zambie

Un premier bilan positif pour les droits des femmes en Zambie

Lusaka – Ce 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Avocats Sans Frontières propose un focus sur le projet qu’elle met en place depuis un an en Zambie, en partenariat avec l’organisation Young Women’s Christian Association (YWCA). L’ambition de rendre les femmes actrices de leur propre émancipation est au cœur de l’action des deux organisations. Les premiers résultats sont très positifs. Les Zambiens font face à de nombreux obstacles pour faire valoir leurs droits. Les femmes souffrent particulièrement de cet état des choses et des préjugés culturels concernant leur position dans la société. Grâce au projet d’ASF et de YWCA, elles peuvent bénéficier de séances d’information et de sensibilisation, ainsi que d’une assistance spécifique prodiguée par des avocats ou conseillers en cas de violences basées sur le genre. Ces initiatives leur permettent de prendre conscience de leurs droits et de réagir face aux abus. Des activités de renforcement des capacités sont mises en œuvre auprès de tous les acteurs concernés. ASF croit qu’un changement s’obtient en impliquant tous les niveaux de la société : non seulement les femmes et les acteurs juridiques, mais aussi les hommes, les chefs traditionnels, les services de police traitant les violences basées sur le genre, les institutions publiques, etc.
« Mobile clinic » en milieu rural © ASF/C.Lecrenier
« Ma rencontre avec les bénéficiaires du projet a été extrêmement encourageante », raconte Cathy Lecrenier, Directeur ASF en Zambie, de retour d’une récente visite dans la province septentrionale du pays. « Les communautés impliquées ont témoigné de l’impact positif du projet sur la prise de conscience des droits des femmes et sur l’accès à la justice. » Les chiffres confirment ces impressions positives : après un an, plus de 1.500 personnes ont été sensibilisées et plus de 700 ont reçu une assistance légale. « Une des clés de notre succès réside dans la mise en place de mobile clinics, qui nous permettent d’aller à la rencontre des communautés directement sur le terrain, dans des écoles, les marchés, et d’offrir une assistance légale immédiate », poursuit Cathy Lecrenier. Une étape cruciale du projet consiste en la possibilité, pour les femmes, de jouer un rôle actif au sein de leur propre communauté, en devenant ambassadrices de l’égalité des sexes lors de rencontres avec les chefs locaux, présentations en public concernant les violences basées sur le genre, débats où elles sont invitées à partager leur vécu, etc. Helen fait partie du groupe de femmes « Butemwa » (« joie » en langue locale). Lors de leurs rendez-vous, elle et les autres membres approfondissent leurs connaissances sur leurs droits, tout en acquérant des compétences en gestion de banques communautaires ou de petites entreprises. « Je voudrais voir ce groupe grandir, voir comment nous pouvons avancer en tant que femmes, comment développer nos compétences et nos connaissances pour devenir plus indépendantes, pour pouvoir aider d’autres femmes de notre communauté. Je crois que cela, plus que toute autre chose, nous soutiendra dans la lutte contre les violences basées sur le genre », explique Helen. Sous les bons auspices de ce projet, ASF vous souhaite un bon 8 mars et poursuit son engagement en faveur de l’égalité des sexes, base d’une société plus juste.
D’une durée de deux ans, le projet est mis en œuvre dans deux provinces. Il bénéficie du soutien de l’Union européenne. Photo de couverture: séance de sensibilisation au marché © ASF/C.Lecrenier

«Si vous êtes convaincu, alors oui, faites un don»

Bruxelles, le 21 septembre 2016 – Pour que l’accès à la justice soit durable, la capacité d’acteurs internationaux comme ASF doit également être durable. C’est en substance le message que lance la Directrice générale d’ASF, Francesca Boniotti, à l’occasion de la sortie du Rapport annuel 2015 de l’ONG. Question: Quel en est le fil rouge du Rapport annuel 2015 d’ASF? Francesca Boniotti (F.B.): Pour moi, c’est d’abord toute l’énergie et l’expertise que nos équipes sur le terrain et au siège ont investies dans un objectif unique: améliorer les conditions de vie des populations en leur donnant les moyens d’avoir accès à la justice. Ensuite, grâce à nos projets et nos études, nous avons pu démontrer de manière tangible à quel point l’accès à la justice est essentiel pour combattre les inégalités, instaurer une paix durable et soutenir le développement durable. En ce sens, le fait que la dimension «justice» ait été intégrée aux Objectifs de développement durable* fin 2015 conforte l’action qu’ASF entreprend depuis plusieurs années déjà. Q.: Pensez-vous que le travail d’ASF dans des pays post conflit ou en transition se complique d’année en année? F.B.: C’est une question complexe. Avant tout, rappelons que, depuis toujours, ASF travaille dans des pays qui sortent de crises majeures et/ou violences généralisées. Nous étions au Rwanda après le génocide. Aujourd‘hui, nous avons un projet en République Centrafricaine. Ce qui complique notre travail, c’est quand des pays rentrent à nouveau dans une phase d’instabilité politique, comme c’est le cas au Burundi, ou potentiellement en RD Congo. Les bailleurs de fond suivent avec très grande attention ce qui se passe et peuvent décider de postposer le financement de projets en fonction de la situation sur place. Cette incertitude peut impacter directement sur nos ressources financières et, du coup, limiter notre capacité à intervenir au profit des justiciables en situation de vulnérabilité. Q.: Parlons justement des financements. Quelle est la situation pour ASF? F.B.: Elle est paradoxale. Avec l’aide de la Coopération britannique (UK aid), ASF a pu bénéficier d’un financement structurel essentiel. A titre d’exemple, ce soutien nous a permis de développer des projets dans de nouveaux contextes, comme la Tunisie et le Myanmar, sans attendre les appels à propositions initiés par les bailleurs. Grâce à ce financement, nous avons amélioré nos analyses du contexte, développé des projets innovants plus adaptés aux besoins des populations ainsi que des partenariats solides avec des acteurs nationaux. De manière générale, notre réactivité, notre adaptabilité et notre expertise sont plus fortes que jamais. Malgré çà, l’accès à des financements est de plus en plus difficile, ce qui impacte sur notre capacité à soutenir les populations à faire valoir leurs droits. Q.: Vous lancez un appel au don? F.B.: Bien sûr. Parcourez notre rapport d’activité. Vous y trouverez les chiffres mais aussi les témoignages de celles et ceux qui ont pu faire valoir leurs droits, et de nos partenaires. Si vous êtes convaincu, alors oui, faites un don. Votre soutien permettra à nos équipes de poursuivre leur travail. * ODD 16 : promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.
Photographie de couverture:  ©ASF

Zambie: pour que le droit des femmes devienne réalité

Bruxelles/Lusaka – A l’occasion de la journée internationale de la femme, Avocats Sans Frontières (ASF) présente son nouveau projet en Zambie. Dans ce pays, comme dans bien d’autres, les femmes sont particulièrement vulnérables. En partenariat avec l’organisation zambienne Young Women’s Christian Association (YWCA), ASF entend les aider à réclamer et exercer leurs droits, et promouvoir l’égalité entre hommes et femmes.

Les Zambiens font face à de nombreux obstacles pour faire valoir leurs droits : ignorance ou méconnaissance de ceux-ci, éloignement géographique des cours et tribunaux et coûts trop élevés pour accéder à une information et une aide légale. Le système juridique est basé à la fois sur le droit écrit et le droit coutumier, qui entrent parfois en compétition, rendant les normes légales parfois incohérentes, avec comme conséquence des pratiques de corruption répandues.

Les femmes, et d’autres groupes en situation de vulnérabilité, souffrent particulièrement de cet état des choses et des préjugés culturels concernant leur position dans la société. Le droit coutumier est parfois contraire au principe d’égalité entre les sexes. Les acteurs juridiques eux-mêmes méconnaissent souvent les droits des femmes. Celles-ci sont régulièrement la cible de discriminations au niveau juridique et social, et de violences basées sur le genre, même si la loi a été modifiée pour prévoir des sanctions plus strictes pour les auteurs.

« En collaboration avec l’organisation YWCA, active depuis près de soixante ans dans le pays, nous voulons permettre aux femmes d’avoir un meilleur contrôle sur leurs vies et de renforcer leurs droits. Cela aura des répercussions positives sur leurs conditions socio-économiques mais également sur celles de leurs familles et communautés », explique Chantal van Cutsem, Coordinatrice stratégique chez ASF.

Les deux organisations mettront différentes actions en place : des services d’information aux femmes sur leurs droits et sur les droits humains en général ; des avocats et conseillers assisteront également des survivantes de violences basées sur le genre ; les différents acteurs impliqués bénéficieront par ailleurs de formations et de renforcements de capacité. Ces actions fourniront ensuite des données pour un plaidoyer en faveur, d’une part, de l’incorporation en droit interne des législations internationales garantissant les droits des femmes, et, d’autre part, de la mise en place de mécanismes nationaux d’aide légale.

« Les femmes ne sont pas les seules personnes visées par notre projet », précise Godfrey Mupanga, Chef de mission d’ASF en Zambie. « Au contraire, il est crucial d’impliquer aussi les hommes, les chefs traditionnels, les services de polices traitant les violences basées sur le genre, les institutions publiques, etc. C’est en changeant les mentalités et les pratiques à tous les niveaux que nous pourrons faire évoluer les choses ».

D’une durée de deux ans, le projet est mis en œuvre dans deux provinces au nord du pays. Il bénéficie du soutien de l’Union européenne.

 

Meeting with YWCA and ZGF

Photo de couverture © Manoocher Deghati/IRIN
Photo: Rencontre entre les équipes d’ASF, de YWCA et de la Zambiance Governance Foundation ©ASF