ExPEERience Talk 18 – Droits des communautés bafoués : la lutte pour l’accès à la justice dans les zones de conservation du Kenya

KenyaAccès à la justice et développementBusiness & human rightsDéfenseur.e.s des droits humains

Quand ? Jeudi 25 septembre 2025

Horaire :

Langue : Anglais

Webinaire gratuit – inscription obligatoire

Justice ExPEERience vous invite à son prochain ExPEERience Talk, animé par ASF et auquel participeront deux expert·e·s et un·e représentant·e de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Ce webinaire présentera les conclusions du rapport Access to Remedy for Communities Affected by Conservancies in Isiolo. Cette étude, menée dans le nord du Kenya, offre un regard critique sur les impacts des réserves naturelles sur les communautés locales et leur capacité à accéder à la justice lorsque leurs droits sont violés.

Le rapport se concentre sur les réserves communautaires du comté d’Isiolo, des zones dédiées à la conservation de la faune sauvage, à la protection des ressources naturelles et aux projets de crédits carbon, souvent présentés comme visant à améliorer les moyens de subsistance. Les réserves, largement soutenues par le Northern Rangelands Trusts (NRT), sont alors promues comme des vecteurs de développement communautaire et de protection de l’environnement. Cependant, pour de nombreuses communautés pastorales d’Isiolo, elles ont entraîné de graves préoccupations en matière de droits humains, la perte de terres et une exclusion des processus décisionnels.

Le rapport met en évidence des allégations de violations des droits humains, notamment l’intimidation des défenseur·e·s des droits humains, les violations des droits du travail et la répression des manifestations. Tout cela dans un cadre qui manque souvent de transparence et de responsabilité. Il est important de noter qu’un récent jugement a déclaré certaines réserves naturelles inconstitutionnelles, reconnaissant l’illégitimité des acquisitions foncières et la violation du principe du consentement libre, préalable et éclairé (CLPE) des populations locales dans le processus. Cette décision confirme encore les limites mises en évidence dans le rapport concernant la capacité à obtenir réparation par le biais des mécanismes existants, ainsi que leurs lacunes en matière d’accessibilité et de confiance des communautés dans ces derniers.

Ce rapport détaille également les obstacles juridiques, culturels et institutionnels, notamment l’absence de reconnaissance formelle des terres communautaires, la méfiance à l’égard des autorités publiques, ou encore les structures patriarcales qui limitent la participation des femmes et la perception d’une mainmise des intérêts privés de conservation sur les institutions publiques.

Toutefois, des leviers de changement sont également identifiés. Parmi les recommandations figurent des appels à un contrôle plus strict des zones de conservation, à la reconnaissance juridique des droits fonciers communautaires, à une meilleure protection des défenseur·e·s locaux·ale·s des droits humains et à la création de mécanismes de recours véritablement accessibles, indépendants et respectueux des droits. Les recommandations s’inscrivent dans le cadre des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme (PDNU) et illustrent donc également le rôle des bailleurs de fonds et des investisseurs qui soutiennent les zones de conservation dans le cadre de la mise en place d’un système de responsabilité.

Ainsi, ce 25 septembre prochain, Dr. Faith Kabata de Kenyatta University, Joseph Kibugu, Africa Regional Manager au  Business and Human Rights Resource Centre, et Mary Kambo, responsable programme pour la justice économique et sociale à la Kenya Human Rights Commission (KHRC) vous présenteront les résultats de ce travail de recherches mené auprès des communautés, des responsables locaux·ale·s, des représentant·e·s gouervenementaux·ale·s et acteur·rice·s des zones de conservation, soulignant la responsabilité partagée entre de multiples parties prenantes.

Rejoignez-nous le 25 septembre prochain pour en apprendre plus sur cette analyse approfondie et le travail de terrain mené dans le comté d’Isiolo et participer à une conversation sur la manière de mettre en place des approches plus justes et fondées sur les droits humains en matière de gouvernance environnementale.