Kampala, Ouganda, le 21 janvier 2016 – Avocats Sans Frontières (ASF) se réjouit de la confirmation des accusations portant sur Dominic Ongwen, un commandant du groupe rebelle « Lord’s Resistance Army » (LRA), qui a lieu devant la Cour pénale internationale (CPI) aujourd’hui. Il s’agit d’un premier pas vers la justice pour les nombreuses victimes d’un des plus longs conflits en Ouganda. ASF espère que justice sera faite, que les responsables seront punis et que les victimes pourront obtenir réparation.
Connu sous l’alias « white ant » (fourmi blanche), Dominic Ongwen Dominic Ongwen est présenté comme l’un des principaux leaders de l ’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), un groupe rebelle ougandais responsable du meurtre de plus de 100.000 civils et de l’enlèvement de 60.000 enfants. Il avait lui-même été enlevé par la LRA à l’âge de dix ans. Il a apparemment gravi les échelons du groupe jusqu’à devenir un des plus hauts commandants. M. Ongwen est le premier de 5 commandants présumés de la LRA à être poursuivi devant la Cour pénale internationale. Il est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Lors de l’audience de confirmation des charges ayant lieu à La Haye aujourd’hui, les juges détermineront s’il existe des preuves suffisantes pour établir l’existence de motifs substantiels permettant de croire que M. Ongwen a commis chacun des crimes imputés, en lien avec les allégations de l’accusation. « Cela fait maintenant longtemps que les communautés concernées dans le nord de l’Ouganda attendent le début de ce procès, » explique Dorah C. Mafabi, Chef de mission ASF en Ouganda. « Une grande majorité des victimes recherchent la vérité et veulent que les auteurs soient tenus responsables des atrocités qu’ils ont commises. Les victimes demandent aussi réparation et compensation pour ce qu’elles ont perdu durant le conflit. »
ASF croit que la poursuite judiciaire de Dominic Ongwen et d’autres seigneurs de guerre comme lui, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, fait partie du processus de guérison pour les communautés concernées par de telles atrocités ; un effet dissuasif est espéré sur de futurs actes criminels.
ASF collabore étroitement avec les organisations et les communautés de victimes dans le nord de l’Ouganda, les dotant de connaissances et d’informations sur la justice pénale internationale en général, et sur les droits des victimes et la procédure judiciaire en particulier. Ce jeudi, ASF et son partenaire « Justice and Reconciliation Project », organisent et encadrent à Gulu, une projection en direct de l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Ongwen, pour les communautés affectées et les organisations de la société civile.
Programme audiovisuel de la CPI : Affaire Ongwen : Introduction à l’audience de confirmation des charges.
Plus d’informations sur le projet de justice internationale Intersections d’ASF.