Rabat (Maroc), le 8 août 2014 – Avocats Sans Frontières (ASF) entame son cycle de formation et de sensibilisation dans le cadre du projet de promotion de la liberté d’expression et de la protection de personnes comme les journalistes et les bloggeurs. Ce projet appelé Kalima est mis en œuvre en Egypte, au Maroc et en Tunisie, dans une région qui connait une transition politique importante. Il marque également l’ouverture d’un bureau d’ASF au Maroc.
Si les autorités gouvernementales en Tunisie et au Maroc respectent aujourd’hui davantage la liberté d’expression qu’auparavant, la protection des acteurs de cette liberté n’est pas toujours garantie. En Egypte, la situation est davantage dramatique, en particulier pour des journalistes qui font l’objet de pressions et de menaces notamment au nom de la lutte contre le terrorisme. Qu’ils soient journalistes, bloggeurs, avocats, défenseurs des droits humains, l’objectif du projet Kalima est précisément d’accompagner ces acteurs dans leur engagement pour la protection et la promotion de la liberté d’expression.
« Nous avons appelé le projet Kalima car ce mot arabe signifie la parole mais aussi le mot. Il joue sur les deux libertés visées par le projet : la liberté de parole ou d’expression, et la liberté de la presse », explique Bahia Zrikem, la représentante d’ASF basée à Rabat.
Concrètement, Kalima est mis en œuvre avec des partenaires de la société civile marocaine, tunisienne et égyptienne. Il s’agit de soutenir, de protéger et de renforcer les capacités de toute personne ou organisation qui exprime son opinion, témoigne ou diffuse des informations de manière pacifique et indépendante, via les médias notamment.
Des activités de renforcement des compétences des avocats en matière de protection et de promotion de la liberté d’expression seront organisées. En collaboration avec ses partenaires, ASF espère également créer un espace régional d’échanges et de plaidoyer réunissant les acteurs impliqués dans la promotion du droit à la liberté d’expression dans les trois pays d’intervention.
Enfin, « les personnes victimes d’une action menée dans le but d’entraver leur liberté de s’exprimer peuvent nous contacter. Nous travaillons en étroite collaboration avec des avocats et des organisations de défense des droits humains afin d’offrir une protection légale à celles et ceux qui en feront la demande, que cela soit une assistance légale ou encore l’observation du procès », précise Bahia Zrikem.
Grâce au projet Kalima, ASF partagera son expertise en matière d’accès à la justice avec les ONG locales, les avocats et les journalistes afin de leur permettre de faire usage du cadre légal disponible. Objectif : protéger et élargir durablement l’exercice de la liberté d’expression en Egypte, au Maroc et en Tunisie.
Le cycle de formation, ainsi que les ateliers de sensibilisation ont débuté en juin dernier, à Rabat. Cette activité organisée en collaboration avec l’association marocaine ADALA a permis à 25 journalistes et avocats marocains de mieux appréhender les accusations pour diffamation qui peuvent servir à réduire la liberté d’expression. ADALA (mot arabe qui signifie justice) a pour mission de contribuer à la promotion du droit à un procès équitable, notamment l’indépendance de la magistrature.