Bruxelles/Bukavu, 12 janvier 2012 – Avocats Sans Frontières (ASF) s’inquiète de la recrudescence des violences qui frappent les populations civiles à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début de l’année, les milices FDLR ont déjà commis de multiples exactions dans les provinces du Sud- et Nord-Kivu, causant la mort d’au moins 45 personnes et provoquant des déplacements de population. ASF rappelle la nécessité de mettre fin à l’impunité des auteurs de ces crimes contre l’humanité.
Les récents affrontements impliquant les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), plusieurs autres groupes armés et l’armée régulière congolaise frappent de plein fouet une population civile extrêmement vulnérable et terrorisée. Les victimes sont essentiellement des habitants de petites localités reculées. Les habitants qui ne sont pas tués subissent d’atroces tortures ; des femmes sont violées. Les habitations sont pillées puis incendiées.
ASF, qui soutient les victimes de crimes internationaux devant les tribunaux congolais et la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, s’inquiète de cette situation d’insécurité perpétuelle. Parallèlement à ce regain de violence touchant les populations, ASF prend acte de la décision du 16 décembre dernier des juges de la CPI de ne pas confirmer les charges contre M. Callixte Mbarushimana, secrétaire exécutif des FDLR. Suite à cette décision, M. Mbarushimana, qui était soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans l’Est du Congo, a été remis en liberté le 23 décembre.
« Même si il n’y a pas forcément un lien direct entre les récentes violences et cette décision, il n’empêche qu’elle renforce l’idée que les auteurs des crimes restent impunis », estime Luc Meissner, coordinateur de projet Justice internationale chez ASF. « Cette libération conforte le sentiment d’injustice déjà largement ressenti par la population, victime des combats qui persistent dans la région ».
ASF lutte contre l’impunité des crimes internationaux depuis plus de dix ans. Ses équipes mettent tout en œuvre pour que les droits des victimes des crimes commis en RDC soient pleinement reconnus devant les juridictions congolaises ainsi que devant la CPI.
ASF est présente en RD Congo depuis 2002 et met en œuvre des projets visant à améliorer l’accès à la justice pour les victimes de crimes internationaux et autres violations des droits fondamentaux.