Katmandou – Pour les tribunaux traitant d’affaires criminelles, les éléments médico-légaux tels que le profilage de l’ADN, les rapports d’autopsie et les empreintes digitales sont des preuves de première main. Les avocats doivent donc être en mesure de comprendre ces sujets techniques qui peuvent jouer un rôle crucial dans la prise de décision. Une formation organisée par Avocats Sans Frontières (ASF), en collaboration avec l’Association du Barreau du Népal et le Comité des Avocates du Barreau de la Cour suprême du Népal, soutient les avocates dans leur pratique, en particulier dans les cas de violation des droits des femmes.
Avocats et juges ne comprennent pas toujours la terminologie médico-légale, les rapports d’experts et d’autres actions médico-légales utilisées par médecins et experts dans les affaires et les procès. Pourtant, ces questions peuvent être déterminantes pour trancher dans une affaire. « La preuve scientifique est importante dans les enquêtes criminelles. Prouver ou réfuter les accusations portées contre une personne, grâce à l’ADN par exemple, peut aider à identifier des suspects potentiels », explique Maître Biswo Jit Khadka, Chargé de programme d’ASF à Katmandou. « Dans certains cas, seule la preuve scientifique peut révéler la vérité. C’est pourquoi les différentes parties prenantes – y compris les avocats – doivent être capables de comprendre ce type de preuve ».
La mission d’ASF au Népal est d’améliorer l’accès à la justice pour les personnes en situation de vulnérabilité, le renforcement des capacités des prestataires de services juridiques tels que les avocats, et des services d’aide juridiques efficaces et de qualité. Au Népal, il est particulièrement difficile pour les avocates d’obtenir des formations sur les terminologies et pratiques médico-légales, notamment en raison du népotisme et du favoritisme, mais aussi de la discrimination liée au sexe dans la sélection des participants. « Pourtant, les avocates ont besoin d’avoir une bonne connaissance en la matière, en particulier parce qu’elles traitent souvent de cas de violations des droits des femmes tels que le harcèlement sexuel, la chasse aux sorcières, les violences domestiques, l’homicide, le suicide, le viol et d’autres formes de violence et de discrimination contre les femmes », souligne Sunil Kumar Pokharel, avocat, Secrétaire générale de l’Association du Barreau du Népal.
C’est pourquoi, fin août, ASF – en collaboration avec l’Association du barreau du Népal et le Comité des Femmes Avocates du Barreau de la Cour Suprême – a organisé, à Katmandou, une journée de formation sur le rôle du médico-légal dans l’efficacité de l’aide juridique pour des avocates praticiennes. Quelques 50 avocates représentant différents Barreaux du pays ont participé à cette formation donnée par d’importants experts médico-légaux et des médecins légistes.
« Cette formation a été très utile pour moi car je défends les droits des femmes. Actuellement, je traite un cas de viol et j’ai besoin de comprendre comment je peux mieux utiliser la collecte de preuves et les résultats afin de renforcer mes arguments juridiques », témoigne l’avocate Radha Sigdel, membre du Barreau du district de Katmandou.
«En améliorant leurs connaissances en sciences médico-légales, nous cherchons à soutenir ces avocates dans leur travail de défense et de protection des femmes et de leurs droits », conclut Biswo Jit Khadka, Chargé de programme d’ASF.