Bruxelles, le 10 décembre 2014 – A l’occasion de la journée des droits de l’homme, Avocats Sans Frontières (ASF) rappelle que la justice pénale internationale est un enjeu collectif. Les crimes internationaux touchent en premier lieu la personne victime de violations des droits humains mais également sa communauté, les avocats, les procureurs, les juges, les auteurs et la société. Sous le slogan « Ensemble pour la justice internationale », la campagne Intersections d’ASF met en évidence que les pays en sortie de crise ou de conflit construiront leur avenir en traitant les crimes du passé.
Que ce soit en RD Congo, en Colombie ou au Népal, des milliers d’hommes et de femmes ont été victimes de graves violations des droits humains commises dans un contexte de conflit ou de violence généralisée. Or, la justice pénale internationale, qui traite des crimes tels que les meurtres, pillages, déportations et violences sexuelles comme armes de guerre, est un enjeu collectif. Elle implique toute une série de personnes, quel que soit leur statut : victimes, auteurs, acteurs judiciaires, société civile.
A l’occasion de la journée des droits de l’homme, ASF lance une campagne de communication dans le cadre d’un projet de promotion des principes du Statut de Rome, à l’origine de la Cour pénale internationale. « Nous avons baptisé le projet Intersections parce que la justice pénale internationale est l’endroit où se rencontrent les vies de ces femmes et hommes », déclare Hélène Luther-Caby, Coordinatrice du projet d’ASF.
Le projet s’étend sur six pays dans trois continents (Burundi, Colombie, RD Congo, Guatemala, Népal, et Ouganda). Chacun de ces pays est engagé à son niveau dans la construction de la justice internationale. L’objectif du projet est de soutenir l’accès à la justice pour les plus vulnérables, victimes ou auteurs de crimes internationaux devant les cours et tribunaux nationaux, dans le respect des règles de droit, y compris celles du procès équitable et des droits de la défense.
« Ce qui frappe, ce sont les similitudes entre ces contextes géographiques et culturels pourtant fort différents. Ainsi, les victimes ont souvent un même souhait : que leur souffrance soit reconnue. Les tribunaux font face aux mêmes défis, comme celui de pouvoir travailler en toute indépendance. Et les obstacles politiques doivent être surmontés afin de construire une paix durable », constate Hélène Luther-Caby.
Le site internet www.roadtojustice.eu est véritablement le coeur de la campagne Intersections. C’est sur ce site trilingue que, par le biais de vidéos tournées dans chaque pays, les voix de victimes, d’avocats, et d’autres acteurs se rencontrent.
Le site donne aussi des clés pour mieux comprendre la situation dans des pays souvent hors des « radars » des média, comme le Burundi ou le Népal, ou qui connaissent toujours des violences, comme la RD Congo ou la Colombie. Enfin, des forums permettront aux internautes d’échanger et de partager leurs points de vue sur la justice internationale.
Un spot télévisé est diffusé sur la chaîne internationale d’information Euronews afin de promouvoir les échanges.
Le projet Intersections est mis en œuvre en partenariat avec ASF Canada en Colombie et au Guatemala, et INSEC au Népal. Il est financé par l’Union européenne. La campagne de communication est aussi soutenue par le Gouvernement du Royaume-Uni (UK aid).
Pour les témoignages de victimes et informations sur Intersections: www.roadtojustice.eu.