Goma, le 19 mars 2014 – La population en situation de vulnérabilité de l’Est de la RD Congo bénéficie de conseils juridiques gratuits grâce à un nouveau partenariat entre les Barreaux de la région et Avocats Sans Frontières (ASF). Concrètement, les services d’aide légale gratuits organisés par les barreaux sont dynamisés pour permettre de rapprocher la justice des justiciables et accompagner un retour vers une paix durable.
Géré par le Barreau, le Bureau de Consultations Gratuites (BCG) a pour mission de délivrer des services d’aide légale gratuits aux justiciables en situation de vulnérabilité, comme les femmes, les mineurs d’âge ou encore les personnes en détention préventive.
Selon la législation congolaise, les barreaux de chaque province doivent organiser un BCG. Pourtant, avant l’intervention d’ASF, l’Est du pays était particulièrement démuni : il n’y avait qu’un seul BCG opérationnel dans la province du Sud-Kivu, pour une population estimée à quatre millions d’habitants, et aucun service n’était organisé, ni au Nord-Kivu, ni dans le District de l’Ituri. Même lorsqu’ils sont opérationnels, les BCG connaissent d’énormes difficultés à organiser cette aide, du fait de l’absence de moyens mis à disposition par l’Etat congolais.
Depuis octobre 2013, cette situation est en train de changer grâce au soutien technique et financier apporté par ASF aux BCG des villes de Bukavu, Goma et Bunia dans le cadre du programme d’appui au renforcement de la justice dans l’Est de la RDC appelé « Uhaki Safi ». « Notre appui permet d’assurer un meilleur accès à la justice pour la population congolaise dans son ensemble, et plus particulièrement les personnes en situation de vulnérabilité, tant en ville que dans les villages plus reculés », explique Hélène Trachez, Chef de Mission ASF à Goma.
Ainsi, dans les BCG soutenus par ASF, chaque personne peut rencontrer un avocat qui l’écoute, explique la loi et prodigue des conseils juridiques de qualité. « Nos équipes organisent des formations pour les avocats afin d’améliorer leur sens de l’écoute et du conseil, mais aussi leur pratique de techniques telles que la médiation. Grâce à cette dernière, des conflits de la vie quotidienne, comme des conflits fonciers ou des petits différends en matière civile, peuvent être réglés sans passer devant un juge », précise Hélène Trachez.
Pour les membres des différents barreaux appuyés, le soutien aux BCG est très important. « La mise en place d’un BCG dans une grande ville de l’Ituri facilitera l’accès à la justice et l’accompagnement judiciaire gratuit d’une population vulnérable et appauvrie par des années de conflits. », se réjouit le Bâtonnier de Kisangani, Maître François Alauwa. « Grâce à cette collaboration, il y aura aussi des caravanes juridiques dans les campagnes, ainsi que du conseil et de l’assistance dans les trois prisons du district.»
Le programme « Uhaki Safi », qui signifie « justice équitable » en Swahili, est mis en œuvre avec le soutien de l’Union Européenne, et des contributions belges et suédoises. Il soutient les BCG des provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et du District de l’Ituri en Province Orientale, des zones dévastées par la violence et l’insécurité depuis de nombreuses années. A ce jour, 1.010 personnes ont pu bénéficier de conseils juridiques gratuits grâce au projet.