Bruxelles, le 15 novembre 2013 – Qui peut mieux répondre à cette question que Federica, Bahia ou Gilles ? Basés en Tunisie, en République Démocratique du Congo ou encore en Tanzanie, ils sont Chefs de mission et Coordinateur de projet d’Avocats Sans Frontières (ASF). Ils sont rassemblés pour dix jours de briefing intensifs au siège d’ASF à Bruxelles. Avec leurs autres collègues du terrain, ils partagent leur vision sur ce qui est au cœur du mandat de l’organisation : la défense des droits humains.
« La justice, c’est sans frontières parce qu’elle doit être accessible partout dans le monde », estiment de concert Federica Riccardi, Chef de mission ASF en Tunisie, et Katia Urteaga Villanueva, sa collègue basée au Burundi.
« C’est l’injustice qui est sans frontières », complète Hélène Trachez, Chef de Mission pour la RD Congo. « Il suffit de voir les crimes internationaux commis à l’Est du pays : viols, pillages, meurtres…. Lutter contre ces crimes nécessite de dépasser les frontières. La justice internationale est par définition une responsabilité commune à tous les Etats, et non celle d’un seul Etat ».
« La question des frontières concerne aussi les avocats et autres défenseurs de droits humains qui sont menacés dans l’exercice de leur profession. Ils ont besoin de protection, ce qui peut amener à devoir les exfiltrer momentanément de leur pays », témoigne Gilles Durdu, Coordinateur d’un projet ASF de protection de défenseurs des droits humains dans cinq pays d’Afrique centrale et orientale.
Pour Bahia Zrikem, Représentante ASF à Kinshasa, « les frontières ne sont pas que géographiques. La justice doit aussi dépasser d’autres frontières : politiques, sociales, économiques, culturelles, religieuses, identitaires… . L’accès à une justice équitable doit être le même pour tout un chacun ». Chef de mission (a.i.) en Ouganda, Céline Lemmel confirme: « Nous avons tous les mêmes droits et tous droit à avoir accès à la justice, sans discrimination. C’est au travers de la justice que nous garantissons l’exercice de nos droits fondamentaux ».
« Ce dernier point est fondamental pour que les individus puissent faire des choix de vie et vivre comment ils le souhaitent », conclut Miriam Chinappa, Chargée de mission ASF en Asie. « Une des manières d’atteindre cet objectif est de donner accès à la justice, ce qui renforcera la capacité des populations à remettre en question les structures de pouvoir, ainsi que des phénomènes de discrimination et d’exclusion. Les gens seront alors en mesure de préserver des acquis très concrets, comme un logement ou une parcelle de terrain, de s’attaquer à la pauvreté et d’ouvrir des opportunités qui feront avancer le développement humain ».