Décriminaliser et dé-sécuritiser les migrations et la pauvreté : Plaidoyer pour une approche non-discriminatoire des politiques européennes

BelgiqueRégion Euro-MéditérranéeDécolonisationEspace CiviqueMigrationNordSécurité et libertés

L’Union européenne s’est progressivement départie de ses valeurs fondatrices de solidarité et de non-discrimination, pourtant consacrées dans le droit international, et traverse de ce fait une crise de légitimité démocratique et morale.

Cette tendance inquiétante se cristallise dans l’approche excessivement sécuritaire et criminalisante des politiques européennes concernant les personnes en situation de vulnérabilité (personnes en migration, racisées, sans-abri, en situation de pauvreté, etc.). En résultent des pratiques discriminatoires qui sont non seulement contraires aux valeurs de l’Union européenne et de ses États membres, mais également inefficaces et contre-productives pour résoudre ces problèmes fondamentalement sociaux.

En tant qu’organisation de la société civile (OSC) œuvrant au niveau international, nous pensons qu’il est urgent de faire évoluer le discours dominant dans l’espace politique européen. Ce discours doit s’éloigner de son obsession sécuritaire actuelle et se réorienter en faveur d’une approche non-discriminatoire et non-criminalisante, fondée sur les droits humains et la justice sociale.

Il est impératif que les institutions européennes et les États membres cessent de considérer la pauvreté et la migration comme des menaces à la sécurité nationale et à l’ordre public, et mettent en œuvre des politiques publiques s’attaquant aux causes profondes des vulnérabilités de ces populations.

Nous souhaitons encourager la société civile à s’unir pour lutter contre ces politiques discriminatoires et criminalisantes, ainsi que pour développer et promouvoir un contre-discours à travers la recherche, la sensibilisation et le plaidoyer.

Ce document reprend les conclusions des échanges d’un atelier qui s’est tenu lors du European Citizens’ Summit à Bruxelles en mars 2024 et auquel ASF, European Alternatives, FEANTSA et Prison Insider ont pris part.