Kampala, le 27 février 2014 – Afin de soutenir l’accès à la justice des personnes en situation de vulnérabilité, encourager l’aide légale gratuite est primordial. Avocats Sans Frontières (ASF), en partenariat avec l’ Uganda Law Society (ULS), mobilise des avocats pour défendre les droits fondamentaux des Ougandais. Akello Suzan Apita (voir photo) fait partie des 16 avocats engagés dans cette action.
Afin de rendre la justice accessible à tous, il est essentiel de fournir une aide légale gratuite (pro bono) à ceux qui n’ont pas les moyens de se payer ces services. En Ouganda, les avocats ont commencé à fournir ces services sur base d’une obligation fixée par la loi que depuis 2009.
L’une des pierres angulaires des programmes d’ASF et de l’ULS est de développer un esprit « pro bono » chez les avocats. Le rôle social de l’avocat tient particulièrement à cœur à Maître Akello Suzan Apita : « Je viens du nord de l’Ouganda, où beaucoup de gens, y compris ma famille, ont souffert de la violence de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). J’ai eu la chance d’étudier à Kampala grâce à une bourse. Peu après mes études, j’ai pratiqué le droit dans le cadre du projet Aide légale de l’ULS dans le bureau régional du nord, d’où je suis originaire. »
Des services d’aide légale de bonne qualité sont grandement nécessaires pour les personnes incarcérées. « Les détenus n’ont pas d’accès à un avocat. Personne ne défend leurs droits. Dès lors, en apportant une aide légale aux prisonniers, nous leur donnons de l’espoir et leur offrons un avenir auquel ils ne rêvaient même plus », ajoute-t-elle.
En tant qu’avocate pro bono, Mme Apita est en première ligne : « Je voie la souffrance des gens et les privations qu’ils subissent. Ils ont perdu leur maison et leurs biens. Je me bats pour qu’ils recouvrent leurs droits et leur dignité et pour qu’ils puissent améliorer leurs conditions de vie. »
L’accessibilité des services d’aide légale est cruciale pour l’amélioration de la qualité de la vie. Une meilleure protection de leurs droits aura un impact positif immédiat sur leurs conditions de vie et aura des conséquences à long terme sur leur statut économique, ce qui contribuera à réduire la pauvreté.
« Être passionnée par la défense des droits de l’Homme est une chose ; produire des résultats en est une autre. Il est dès lors primordial d’améliorer nos compétences en tant qu’avocats et ASF nous aide sur ce point-là », explique Mme Apita. ASF et l’ULS organisent des formations et s’occupent de la supervision des avocats pro bono afin d’améliorer leur capacité à protéger les droits des populations les plus marginalisées mais aussi à influencer le gouvernement pour qu’il accorde davantage de soutien à ces services primordiaux. « La plupart des Ougandais pensent que la justice est réservée aux riches. Il faut que ça change ! Bien entendu, nous n’avons pas la capacité d’atteindre tout le monde. Mais au moins, quand nous aidons les gens, nous voyons leur visage s’éclairer d’un sourire. Et ça, c’est la plus belle des récompenses », conclut Mme Apita.
Depuis le lancement de ce programme financé par la Coopération belge au Développement, quelques 200 avocats ont été mobilisés dans le cadre du projet et ont pu fourni gratuitement des services d’aide légale aux Ougandais aux quatre coins du pays.