L’accès à la justice, pour mieux lutter contre la pauvreté

Bruxelles, 29 mai 2013 – A deux années du terme donné pour la réalisation des Objectifs Millénaires du développement, Avocats Sans Frontières (ASF) plaide activement pour que l’accès à la justice soit davantage intégré dans la lutte contre l’extrême pauvreté.  Ceci permettrait aux personnes les plus marginalisées de faire valoir leurs droits et de briser ainsi le cycle injustice-pauvreté.

Alors que 2013 célèbre la 20e Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, ASF estime que l’accès à une justice indépendante, impartiale et de qualité reste un défi majeur pour les justiciables les plus marginalisés. Dans les pays sortant de conflits ou fragiles, les populations civiles souffrent en effet trop souvent de violations massives de leurs droits humains, d’une absence de sécurité et de la pauvreté la plus extrême.

« Sans un accès à la justice, les plus pauvres sont dans l’incapacité de faire valoir leurs droits ou dénoncer les crimes, abus ou violations dont ils sont victimes, ce qui les piège dans un cycle d’impunité, de privation et d’exclusion », a rappelé Magdalena Sepulveda Carmona, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, à l’occasion d’une conférence organisée par ASF à Bruxelles le 22 mai dernier. Lors de ces échanges réunissant différents représentants de la communauté  internationale, le Vice-Ministre de la Justice d’Afrique du Sud, Andries Carl Nel, a confirmé que l’Etat de droit peut contribuer à briser ce cycle grâce, entre autres, à des lois plus transparentes, la participation des citoyens aux prises de décisions et la lutte contre l’arbitraire.

« L’accès à la justice est un droit que les Etats ont l’obligation de garantir », a insisté M. Rudishhauser, Directeur général adjoint d’EuropeAid (Commission européenne). « C’est également un prérequis essentiel pour la protection et la promotion de tous les autres droits civils, politiques, économiques et sociaux ».

L’accès à la justice doit donc impérativement être inscrit dans des politiques étatiques de réduction de la pauvreté. Les organisations de la société civile, le secteur privé et les bailleurs de fonds ont tous un rôle à jouer. « C’est pourquoi nous invitons à impliquer dans les stratégies nationales et internationales de lutte contre la pauvreté tous les acteurs engagés dans le développement du secteur de la justice et de l’état de droit », a plaidé Francesca Boniotti, Directrice générale d’ASF.

« Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ne sont pas un outil parfait, mais ils ont au moins le mérite d’éclairer les priorités à tenir », a estimé Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, dans son intervention de clôture de la conférence d’ASF. « C’est dans cette perspective qu’il est urgent de plaider pour l’inscription de l’accès à la justice dans les nouveaux objectifs post 2015 ».

Tout sur la conférence Comment l’accès à la justice peut réduire la pauvreté, organisée par Avocats Sans Frontières, le 22 mai 2013, à Bruxelles :

© Mathieu Golinvaux
© Mathieu Golinvaux
Photo de couverture: femme dans un camp de réfugiés (Burundi)  © ASF/S.Degée