Contexte
Les nombreuses crises politico-militaires qui ont frappé la République centrafricaine (RCA) depuis des décennies y ont compromis la construction d’un Etat de droit. La justice, perçue comme arbitraire et non indépendante par une majorité de la population, fait face à d’immenses défis.
Concentré presque exclusivement dans la capitale Bangui, le personnel judiciaire est insuffisant pour couvrir les 3 cours d’appels et les 24 tribunaux du pays. Sur la centaine d’avocats inscrits au tableau, un seul est basé hors de la capitale. La qualité de la formation des acteurs juridiques fait par ailleurs défaut.
Les besoins du pays dans le secteur de la justice sont donc énormes, tant du côté de l’offre que de la demande de justice, notamment :
- Du côté des justiciables : manque de connaissance des droits et procédures, éloignement géographique, manque de moyens financiers, incompréhension du rôle des acteurs de la justice, manque de confiance et réticence (religieuse, culturelle, sociale) à faire appel à la justice formelle, etc.
- Du côté de l’offre de services : manque de volonté politique, problème d’articulation entre le système de justice formelle et informelle, insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles, manque de formation/supervision des acteurs institutionnels, insuffisance de la couverture géographique, non-conformité, inexistence et inadéquation du cadre normatif, corruption, manque de synergie entre les acteurs.
Stratégie d’intervention
ASF met en avant une approche holistique de l’accès à la justice en appuyant les acteurs de proximité de la justice (chefs de quartiers, coutumiers, religieux) et en renforçant les capacités des acteurs-clé de l’aide légale (barreau et organisations de la société civile).