La RDC demeure depuis 1996 le théâtre de graves violations des droits humains. En marge de la guerre dite de libération menée par les troupes de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) qui a porté Laurent Désiré Kabila au pouvoir en mai 2017, plusieurs groupes armés se sont formés et se sont livrés à un activisme intense, particulièrement dans la partie orientale du pays. Aux côtés des groupes armés nationaux, les groupes rebelles étrangers et les réfugiés ressortissants des pays voisins (rwandais, ougandais et burundais) se sont installés sur le territoire congolais et se sont eux aussi livrés à de nombreuses exactions. Avec l’émergence des mouvements politico-militaires opposants au gouvernement de Kinshasa, le territoire congolais est devenu un véritable champ de bataille où s’affrontent les forces loyalistes et les différents groupes armés. Dans ce contexte, plusieurs violations graves des droits humains ont été commises et continuent l’être malgré la fin déclarée de la guerre.

Un grand nombre de crimes commis relèvent des catégories de de « crimes internationaux » (crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime de génocide) relevant de la compétence de la Cour pénale internationale, dont le Statut de Rome a été ratifié par la RDC dès 2002. La Constitution de la RDC consacre la suprématie du Statut de Rome sur la législation nationale et son application directe en droit congolais, tandis le droit national réprime aussi ces crimes. La grande majorité de ces crimes reste toutefois impunie. Même si les juridictions militaires ont fourni de significatifs efforts en la matière, dans des conditions souvent difficiles, il reste encore beaucoup à faire au niveau des juridictions civiles de droit commun, qui se sont formellement vues reconnaître la compétence de juger des crimes internationaux en 2013.

C’est dans ce contexte que se poursuit le travail de lutte contre l’impunité des auteurs de crimes internationaux et de reconnaissance des droits des victimes en RDC. ASF y participe en fournissant notamment aux victimes des services d’aide légale, tout en s’assurant du respect des standards du procès équitable via la mise en œuvre d’une méthodologie d’observation des procès fondée sur le principe de neutralité. Ce travail d’observation est assuré par un.e avocat.e formé à cet effet.